Je vous partage le texte que j'ai écrit et partagé sur facebook puis sur monocycle.info :
Ça fait bizarre de se dire que c'est fait et que ça s'est bien passé ! Même très bien passé !Ces 2 dernières semaines, j’ai participé pour la seconde fois aux championnats du monde de monocycle, qui ont réuni plus de 1000 compétiteurs.
J’y étais il y a 6 ans en Espagne à San Sébastien, et cette année c’était pour la première fois en France, à Grenoble.
Merci à François et à son équipe !
Avec le COVID, l’événement tant attendu a été décalé de 2 ans.
Peu importe l’attente, et les péripéties de la vie, la motivation pour s’entraîner a toujours été présente durant ces 4 dernières années.
Il faut dire que c’est si plaisant de se sentir progresser même après plus de 10 ans de pratique régulière. Et c’est encore plus fou de réaliser ses rêves !
Je me suis concentré sur 3 courses sur route : le 10 km, le marathon et la course de côte (15 km à 6,5 %).
Je redoutais particulièrement le 10 km qui a eu lieu le premier jour de compétition.
Je n’ai pas dormi profondément la nuit qui a précédé la course.
La majorité de la course a eu lieu sur piste cyclable : il y avait peu de place pour doubler et surtout c’était à l’heure de pointe des vélotafeurs.
Je m’étais fixé 2 principes pour cette course : 1/ ne pas tomber et 2/ donner le meilleur de moi-même.
Je passe la ligne d’arrivée en tête après une course très stressante où j’ai réussi à éviter toutes les difficultés.
Bien que j’ai fait un très bon chrono (18:46, 3ème meilleure performance réalisée sur un 10 km), je ne peux pas crier victoire trop tôt, Chuck Edwall, champion du monde 2008, était parti en vague 3 et Markus Jansky en vague 8.
Finalement, le podium expert était dans la vague 1 et c’est un triplé français (avec Martin et Hervé) pour cette première épreuve de l’UNICON.
Le marathon était 4 jours plus tard. Dans l’intervalle, j’ai continué à m’entraîner et à repérer le parcours. J’ai aussi pu être signaleur sur le cross country, remporté largement par Ben Soja.
J’avais beaucoup d’attente pour le marathon, le parcours était très roulant.
Depuis que j’ai battu le record de l’heure en novembre dernier, j’estimais que dans des conditions idéales je devrais pouvoir améliorer le record du monde du marathon.
Contrairement au 10km, le marathon s’est très bien passé, sans mauvaise surprise. Je passe la ligne en tête avec près de 3 minutes de mieux que l’actuel record du monde, mais une nouvelle mesure du parcours est nécessaire à l’homologation du record.
Cette fois Chuck et Markus étaient en vague 1 (Chuck a tellement aimé le paysage qu’il a fait 4 boucles au lieu de 3 !), mais j’attends l’arrivée de Timo Hirschmann, parti en vague 6 alors qu’un mois plus tôt il venait de gagner le marathon de Görlitz avec un super chrono d’1h22.
J’étais curieux de le rencontrer et de voir son monocycle, et je n’ai pas été déçu. Il a pris la 2ème place en 1h21 devant Martin.
Après le marathon, j’étais très fatigué, mais j’avais 6 jours pour récupérer. La course de côte avait lieu le dernier jour de l’UNICON.
Durant les 2 semaines, j’ai bénéficié des massages de Lazaro Massages pour m’aider à récupérer. Une aide précieuse !
Le lendemain du marathon, j’ai quand même pris un rendez-vous avec un ostéopathe.
J’ai bien dormi et je sentais que j’étais en bonne voie pour récupérer.
Je décide de rejoindre Maxence pour rouler sur le parcours de la course de côte, mais j’ai manqué de vigilance en partant et j’ai fait une lourde chute sur la cuisse. Puis une seconde 500 m avant de le rejoindre… j’avais envie de pleurer et de rentrer me coucher.
J’ai quand même rejoint Maxence et on a roulé tranquillement. C’était plutôt rassurant de ne pas trop souffrir.
Je me suis fait un gros hématome à la cuisse, mais a priori, le quadriceps n’a pas été touché. Pendant 24h, j’ai boité, mais c’est passé.
Par contre, je ressentais et je ressens toujours (au moment j’écris) des douleurs musculaires un peu partout (muscles abdominaux et intercostaux, épaules, cervicales…).
En fin de compte, j’ai très peu roulé avant la course de côte. Comme pour le 10k et le marathon j’ai mis mon réveil à 5h30, et je n’ai pas vraiment dormi…
Je savais que Maksym Siegienczuk serait très fort sur cette course. Il est parti à fond devant, suivi de près par Pierre et Samuel Caignan. Je les ai rejoint en constatant que personne d’autres ne pouvait les suivre. Nous nous sommes détachés très vite des poursuivants.
Je savais qu’à mi-parcours la pente serait un peu plus dure, Samuel commençait à être en difficulté.
En arrivant dans la partie la plus pentue de la montée, j’ai décidé de durcir la course. J’ai fait un écart de quelques dizaines de mètres que j’ai réussi à maintenir jusqu’à la ligne d’arrivée. A ma grande surprise, j’ai tenu une moyenne de 17,5 km/h dans cette montée. Je devance Pierre de 14 secondes et Maksym de 33 secondes.
Les épreuves se sont passées au mieux pour moi, on pourrait croire que tout était écrit. Certes, j’ai beaucoup travaillé pour me préparer mais j’ai aussi eu énormément de chance.
La veille du marathon, avant de me coucher j’ai constaté que mon pneu était à plat… il y avait une crevaison côté fond de jante.
La veille de la course de côte, j’ai voulu rouler et au bout de 20 minutes, ma chambre à air est sortie du pneu et a explosé. J’ai eu la chance que ça n’arrive pas pendant la course.
Et si on remonte un peu le temps, en octobre dernier, 15 minutes après mon record de l’heure, mon pneu était à plat à cause d’une crevaison côté fond de jante. Pourtant, je n’ai pas ce genre de crevaison toutes les semaines…
Enfin, j’ai eu le COVID fin juin… j’étais protégé pendant l’UNICON, je sais que d’autres ont eu moins de chances.
Maintenant, il faut que je prenne le temps de fêter mes victoires, de voir mes amis (qui faisaient la fête pendant que je m’entrainais).
Dans les mois qui viennent, il faut que je finisse le récit de ma traversée des Alpes.
Je vais aussi faire appel à Flansberrium pour la confection d’un nouveau cadre pour traverser les Pyrénées par les cols routiers au mois de Juin 2023. Si certains veulent se joindre à l’aventure, je ne ferais pas la course.
J’aimerais bien aussi trouver des partenaires pour m’attaquer à un nouveau record pour la fin de l’été 2023…
Et évidemment en 2024, j’ai prévu d’aller dans le Minnesota pour défendre mes titres à l’UNICON 21 !
Évidemment, il y a des points qui auraient pu être mieux, comme la mesure du parcours du marathon.
J'ai adoré la course de côte, qui du coup est ma première victoire sans schlumpf !
J'ai repris le travail lundi, mais j'ai pas la tête à ça... je fais surtout des dessins de mon futur cadre de 29S pour traverser les Pyrénées.
Quand vous seriez revenus, il faut qu'on se fasse une sortie tout terrain, ça fait des mois que j'en ai pas fait
