En fait, pour ce qui est de la longueur des manivelles, mes arguments sont un mélange de science, de sensations et surtout elles sont limitées par le matériel disponible actuellement :
- biomécanique : je ne sais pas qui est le con qui a décidé que la longueur 170mm deviendrait un standard pour le vélo, puis plus récemment on a vu apparaitre des longueurs exotiques, plus court pour les petites pattes et plus longues pour les grands allant de 160mm à 185mm par pas de 2,5 à 5mm. A 150mm on est déjà sous la limite basse, en "raccourcissant" on augmente la cadence en même temps que le risque de tendinite.
- physiologique : là c'est plus de l'ordre des sensations, sur mes entrainements j'essaye de distinguer si je suis limité par ma puissance musculaire ou par mes capacités cardio-respiratoire. C'est à dire, par exemple en 29S/125mm, une fois que j'ai acquis une technique suffisante, j'ai senti que quand j'étais à fond, j'avais du mal à aller plus vite à cause de mes capacités cardio-respiratoires (je sentais l'asphyxie arriver, j'hyperventilais, incapable de fournir assez d'oxygène à mes jambes qui tournoyaient à haute vitesse) cependant, je ne ressentais pas des jambes vidées, c'est la vitesse de mouvement des jambes plus que la force appliquée sur les pédales qui me fatiguait. En 36S/150mm c'est un état que j'atteins rarement, je suis bien moins essoufflé mais je force davantage sur les jambes.
Cela dit, je vois mon dernier entrainement de 10k sur un terrain principalement plat en moins de 19min (ça commence à bien mouliner), j'étais à bout de souffle à l'arrivée et j'avais également bien puisé dans les cuisses (surtout sur un faux-plat de 2,5km à 1% à 31km/h). Est-ce que le gain de temps dans le faux-plat descendant lié à des manivelles de 140mm aurait été supérieur à celui perdu dans le faux-plat montant ? Je pense que si gain il y a, il est marginal. Les manivelles de 150mm me semble plus polyvalentes dans la mesure où je peux rouler enclenché plus longtemps quand ça monte, et dans les descentes je commence tout juste à lâcher les chevaux (faire des longues descentes sans freiner) et ça me parait moins fatiguant de mouliner comme un dingue en descente que de forcer sur le plat ou en légère montée.
Au final, je pense que ça dépend de la morphololgie et des prédispositions de chacun. Martin n'a pas d'intérêt à rouler avec des manivelles plus courtes dans la mesure où il court un marathon en moins de 3h (il a la technique pour tourner les jambes à fond et c'est pas ça qu'il va le limiter dans l'effort). Pour ma part, je suis moins affuté, un peu de course à pied de façon plus régulière ne me ferait pas de mal pour le cardio, mais c'est aussi et surtout avec l'entrainement à monocycle que je peux m'améliorer sur tous les plans. Je pense à la montée du diapason à Beaulieu, je n'ai pas toujours eu les jambes pour la passer en étant enclenché 15 tours de suite, c'est l'amélioration technique et physique qui me l'a permis.
Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir le choix entre rester en 150mm pour augmenter mon cardio en finissant des parcours à l'asphyxie ou passer en 140mm pour gagner des secondes sur le plat en prenant plus de risque et devoir ralentir voire désenclencher dans les faux-plats/montées de mes parcours habituels. Jusqu'à présent, j'ai trouvé que je m'étais plutôt bien coacher, je vais continuer un peu